Bo Xilai, histoire d'un maire et de sa ville

Ce dialogue est tir? du livre Riding the iron rooster de Paul Theroux, un journaliste am?ricain. Ayant sillonn? le pays en train, il a fait des commentaires sur la Chine des ann?es 80. Au d?but des ann?es de r?forme et d'ouverture, les Chinois commen?aient ? gagner confiance dans leur pays qui r?alisait alors des progr?s rapides, et ils posaient souvent la m?me question aux visiteurs ?trangers: " Comment trouvez-vous la Chine (ou telle ville)?"

Cette r?ponse de M .Theroux ?tait passablement ironique car ses commentaires ult?rieurs sur Dalian ne sont pas aussi merveilleux; A ses yeux, Dalian ?tait un port miteux et retardataire.

Si nous prenons le temps de d?crire M. Theroux et son livre, c'est pour illustrer que les visiteurs occidentaux d'aujourd'hui r?pondent de la m?me fa?on ? la m?me question; la diff?rence est que, maintenant, leurs r?ponses sont sinc?res. Dalian a vraiment chang? par rapport ? cette description pass?e. Il est donc important de vous pr?senter le r?le principal de Bo Xilai, maire de Dalian, et la mani?re dont il a transform? l'aspect arri?r? de cette ville.

" D?molir de vieilles maisons et les remplacer par des pelouses ", voil? l'œuvre accomplie par le maire Bo Xilai.

Cependant, au d?part, les habitants de Dalian eurent du mal ? accepter cette id?e d'avant-garde. Il y a sept ans, beaucoup de gens habitaient des maisons miteuses, des maisons n'ayant m?me pas d'installations sanitaires, des maisons construites par les Japonais il y avait quatre-vingt ou quatre-vingt dix ans. Ils estimaient pr?f?rer un appartement, un travail, un salaire aux pelouses. Ils se rassembl?rent donc devant la mairie pour protester contre cette action. Certains fonctionnaires estimaient ?galement que construire des maisons serait pr?f?rable ? planter de la verdure, parce qu'on en tirerait un avantage r?el.

A ce moment-l?, un dicton r?sumait bien les trois sp?cialit?s locales de Dalian, ses trois tr?sors: " l'holothurie, l'haliotide, l'herbe wula "; les habitants de Dalian avait transform? ce dicton en " holothurie, haliotide et herbe xilai " pour faire une satire de la " strat?gie " de leur maire.

Le maire Bo Xilai amor?a son " plan grandiose " sous les r?criminations des citoyens. Toutefois, il ?tait plein de confiance en eux. Il se rendait toutefois bien compte de l'impossibilit? de persuader tout le monde. Cependant il se mit en frais de persuader ses citoyens par toutes sortes de moyens.

Le maire est un homme d'une grande taille et d'une belle prestance qui fait bonne impression. Diff?rent des autres fonctionnaires chinois, ouvre ses bonnes mani?res, il a de l'entregent, il poss?de donc les conditions d'un homme ? succ?s.

?videmment, bon nombre de gens se m?prenaient sur sa poigne de fer et pensaient qu'il avait un soutien puissant--son p?re, Bo Yibo, l'un des v?t?rans du Parti communiste chinois, admis au sein du PCC en 1925 alors que ce dernier n'?tait fond? que depuis quatre ans.

Le maire Bo Xilai d?clare: " En effet, la soci?t? chinoise a connu un grand changement, faire de la politique n'est pas une chose facile pour les enfants des cadres. C'est ainsi que peu de ces enfants font de la politique ? pr?sent. La population entretient un certain malentendu sur cette question. "

On ne peut nier que Bo Xilai, issu d'une famille de cadre, ait subi une influence diff?rente des autres. Bo Yibo, ?g? de 91 ans, se porte bien. Durant sa vie, il a pass? plus de 20 ans en prison. " Il est un homme calme; avec lui, vous ne vous sentez pas press?. " A l'?cole primaire, Bo Xilai a lu bon nombre de chefs-d'œuvre classiques qui l'ont beaucoup influenc?.

Il est ?vident que son p?re a aussi influenc? son sens des valeurs et sa mani?re de faire comme homme mais, dans sa carri?re officielle, cette influence ne se fait pas sentir car les exp?riences de cette g?n?ration furent bien particuli?res; pendant la " r?volution culturelle ", le destin de Bo Xilai, encore lyc?en, connut des hauts et des bas, au m?me rythme que la vie politique de son p?re. Il a travaill? pendant une dizaine d'ann?es ? la campagne et en usine, apprenant toutes sortes de travaux agricoles et de techniques. Il a aussi connu la peine et la faim. Il savait comment s'entretenir avec toutes sortes de gens et parler leur langage. Toutes ces exp?riences ont pos? les fondements permettant ? cet homme de devenir un bon maire.

A l'?ge de 35 ans, il a ?t? mut? au district de Jinxian comme chef de district adjoint. Auparavant il avait ?t? aspirant ? la ma?trise de l'Institut d'information de l'Acad?mie des sciences sociales. En 1977, il fut admis ? l'universit? de Beijing et a ?tudi? l'histoire mondiale au d?partement d'histoire; deux ans plus tard, il fut admis ? l'Institut d'information comme aspirant ? la ma?trise et y a ?tudi? au d?partement d'information internationale.

Au milieu des ann?es 80, les cadres des organisations du Parti, du gouvernement et de ses organes avaient l'occasion d'occuper des fonctions ? la base. de cette ?poque, la politique de r?forme et d'ouverture ?tait appliqu?e depuis six ans et, de haut en bas, on sentait l'importance que les cadres soient instruits. Bo Xilai, d?tenteur de ma?trise, s'inscrivit pour travailler en province en 1984.

Si Bo Xilai fit une carri?re politique, ce n'est pas ? cause de son p?re car, selon l'?ducation qu'il a re?ue, il appr?cie les responsabilit?s plus que les autres. Il est n? en 1949, au moment o? la nouvelle Chine fut fond?e. La Chine donnait alors ? la jeune g?n?ration plus d'?ducation patriotique. Cette g?n?ration ?tait non seulement id?aliste, mais idol?trait aussi l'h?ro?sme.

La politique de r?forme et d'ouverture a offert de bonnes conditions ? bon nombre de cadres, comme Bo Xilai, qui ont re?u une bonne ?ducation et ont connu de riches exp?riences. Il semble que ces gens-l? aient ?t? pr?par?s plus particuli?rement pour la r?forme et l'ouverture de Chine et qu' ils d?ploient leurs comp?tences en poste.

Bo Xilai reconna?t que la r?forme et l'ouverture ont cr?? une sc?ne pour chaque ville et pour chaque maire. " A l'?poque de l'?conomie planifi?e, les actions d'un maire ?taient entrav?es; mais ? l'?poque de la r?forme, sous les conditions d'?conomie de march?, un maire a une plus grande marge de manœuvre et l'?tat d?cr?te des politiques plus larges qui nous permettent de faire davantage. Naturellement, la r?forme rend la concurrence plus acharn?e ", d?clare le maire.

" En effet, un cadre a deux choix: le premier est qu'il ne fait rien, il est en poste, c'est tout; le deuxi?me est qu'il d?sire faire quelque chose pour le peuple ", continue le maire. Sous le syst?me actuel du personnel, le maire n'a pas le droit de nommer ses subordonn?s. Selon M. Bo, un cadre qualifi? doit poss?der certaines qualit?s: ?tre sage et avide d'apprendre, travailleur et incorruptible. En tant que maire, M. Bo joue un r?le important pour le d?veloppement de la ville. Il doit s'efforcer de contr?ler les vannes: si le courant est rapide, l'?conomie se d?veloppera rapidement, si ce courant l'est trop, il devra ?tre contenu.

Aux yeux des citoyens, le maire est aimable; aux yeux de ses subordonn?s au contraire, il est difficile, quoiqu' il ne se mette jamais en col?re avec ses employ?es car il est un gentilhomme. Voil? ce que ses subordonn?s en pensent.

A l'?ge de cinquante ans, Bo Xilai sent l'?ph?m?re de la vie. " La vie est comme un r?ve, en un clin d'œil, la moiti? de celle-ci est d?j? pass?e. " Malgr? cela, M. Bo est plein d'enthousiasme et de vitalit?.

Bo Xilai travaille dans cette ville depuis quinze ans. " Au d?but, les enfants m'appelaient "oncle", aujourd'hui, ils m'appellent "grand-p?re" ", dit-il. Le maire a toujours consid?r? Dalian comme son deuxi?me pays natal, il se passionne pour cette ville pour laquelle il a ?labor? les principes suivants: ne pas ?tre la plus grande, mais la meilleure. Le style architectural de Dalian est europ?en, car cette ville n'a que cent ans d'histoire et est fort influenc?e par l'ext?rieur; elle a peu de b?timents traditionnels chinois.

Bo Xilai encourage l'ouverture et les ?changes avec l'ext?rieur, cela lui fournit des choix et il en tire profit; il a organis? le Festival international de la mode de Dalian, ce qui a ?difi? une sc?ne pour les ?changes avec l'ext?rieur.

Il y a sept ans, les gens de Dalian ont accept? les id?es d'urbanisme de leur maire, ils ont compris comment harmoniser la construction urbaine et le d?veloppement ?conomique; aujourd'hui, ils commencent ? jouir des r?sultats de cette construction urbaine. Plus de 800 000 habitants ont quitt? leurs maisons miteuses et logent dans de bons appartements. Dalian a plant? 7 000 000 de m2 de pelouses, a construit des places et des mouillages. Le maire Bo aime les places, il estime que celles-ci donnent une belle image de la ville.

" Construire un bel environnement urbain a fourni beaucoup d'occasions aux entreprises, ce qui a incit? de nombreux hommes d'affaire ?trangers ? investir ? Dalian, car ils appr?cient les fonctions et l'environnement de cette ville ", d?clare le maire.

" Faire de l'?conomie urbaine est une affaire remplie de d?tails et de vie , vous pouvez r?aliser petit ? petit votre r?ve ", conclut le maire. En d?pit des succ?s qu'il a obtenus, il se demande souvent: " Pourquoi Dalian ne serait-elle pas aussi la meilleure? "

2001/01/18 15:47UTC

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